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La Patagonie Andine

La Patagonie Andine se caractérise par la présence de chaines de montagne avec des cimes atteignant les 3500 mètres au dessus du niveau de la mer, mais aussi par d’abondantes précipitations, des rivières, des lacs, des forêts et des glaciers. La forêt comprend de nombreuses espèces parmi lesquelles on retrouve le Coihue, le cèdre, le pehuen, le ñire, la lenga, le radal et le notro. C’est une zone de Parcs Nationaux, dans laquelle se distinguent les Parcs Nationaux de Lanin, de Nahuel Huapi, le premier Parc National de l’Argentine avec une superficie de 750 000 hectares et le Parc National Les Alcerces où l’on peut admirer des cèdres millénaires d’une beauté monumentale. Le climat varie de tempéré à très froid avec des précipitations qui diminuent de manière brusque dans la direction Ouest-Est, en raison des chaines montagneuses. Quand on s’éloigne de l’Est, on arrive à une zone appelée « el ecotono », un espace de transition, qui lentement se transforme en steppe.
Araucaria, frutto, albero femmina

Les Mapuches

Texte d’Ignacio F. Prafil – Coike Pvrafilu. Coordinateur Général pour la Coordination de la Vie en Commune Ancestrale avec les Communautés Mapuche.
“Fey Puel Mapu – sur le Territoire de l’Est – d’où est originaire le soleil -Antv- vit le grand Peuple de la Nation Mapuche: nous sommes une société millénaire et nous avons notre manière d’interpréter le monde, notre langue, nos cérémonies, notre culture, notre art, notre éducation, notre santé, nos autorités ancestrales, notre territoire, notre style de vie mais aussi une organisation qui nous est propre et qui se développe telle une Nation libre, indépendante et souveraine face à l’Etat Fédéral Argentin et Chilien. Tout en étant l’unique Peuple Originaire en Amérique nous réussîmes à résister à l’invasion de la couronne Espagnole entre le 16ème siècle et le 19ème siècle.
Au début du 20ème siècle, antérieurement à ces invasions guerrières sur notre territoire Mapuche, les Etats d’Argentine et du Chili aux côtés de plusieurs Etats Européens s’accordèrent sur une nouvelle politique colonialiste pour ces zones géographiques, principalement au Sud. Ce qui se concrétisa avec la venue de milliers de colons venus majoritairement d’Allemagne, d’Italie, de Suisse, d’Hollande et d’Espagne, qui occupèrent à titre gratuit de grandes superficies de territoire Mapuche.
Aujourd’hui la majeure partie de ces territoires sont aux mains de grands groupes économiques, tels des entreprises forestières, minières, pétrolières, d’hydroélectricité, ou encore entre les mains d’énormes projets touristiques de colons descendants d’Européens chargés d’administrer d’énormes compagnies transnationales.
Le Peuple Nation Mapuche, dans notre juste lutte pour la récupération de nos territoires et notre dignité ainsi que dans l’exercice de nos droits fondamentaux dans les politiques civiles et sociales, est victime d’une constante et systématique violation des droits humains, concrétisée dans l’incarcération de ces acteurs et la mise en justice des demandes, aussi bien en Argentine qu’au Chili.
Dans chacune des Communautés que nous reconstruisons, nous possédons notre propre manière de fonctionner. Quelques fois la forme d’être Mapuche s’est perdu totalement, peu de personnes parlent la langue, peu pratiquent la Cérémonie Millénaire, malgré tout il existera toujours l’esprit communautaire aussi bien dans la manière de travailler que celle de penser.
« Etre Mapuche ne signifie pas uniquement avoir un nom ou un prénom mapuche, ni être le Peuple de la Terre, ou le Fils de l’environnement Naturel – Mapu- signifie l’Air, le Vent, la Pluie, la Neige, les Rivières, les Lacs, la Mer, les Pierres, les Collines, les Plantes, la Végétation, les Animaux, les Nuages, les Ciels, les Astrologies, les Ressources tangibles et intangibles, ainsi que les Eaux. Nous sommes les êtres humains formés de toutes ces forces naturelles. Si ces forces n’existeraient pas, nous non plus nous ne pourrions exister, c’est pourquoi nous avons clairement 4 points élémentaires : Tuwvn- provenance et ascendance, Kvpalme- origine de notre famille et de notre être, Kempen- le chant sacré de notre lignée, Tayiel- le chant sacré de chacun de nous. Nous savons d’où nous venons, parce que nous sommes ici et nous savons jusqu’où nous allons. »
Après la “Conquête du Désert”, campagne militaire dirigée par le Général Julio Argentino Roca en 1978, la population indigène locale, dans ce cas Mapuche, fut durement attaquée, divisée en différentes communautés puis déplacée de ses terres vers des zones reléguées par des terrains privés ayant une faible valeur pour l’élevage du grain ou l’agriculture, et surtout isolées des principales voies de communication. Ces territoires appelés « Réserves indigènes » se situent proche des localités prisées par le tourisme.
Ruta Pov. N.60,Vulcan Lanin

El Co-manejo

La Patagonie Andine se remarque par la présence d’une grande quantité de Parcs Nationaux qui entourent principalement la zone andine. Lors de la création de ces Parcs, une population résidait dans ces zones qui furent déclarées protégées. Historiquement le maniement de ces territoires se réalisa de manière unilatérale pour l’APN, en accord avec ce qu’avait établit la Législation Nationale. En 2000, comme résultat de « l’Atelier Territorial Indigène Protégé » organisé conjointement avec l’APN et la Confédération Mapuche Neuquina (CMN) se mis en place une réflexion sur le respect de la territorialité, de la réglementation et du maniement des ressources naturelles des territoires occupés par les communautés Mapuche.
La transition jusqu’au Co-maniement avec les communautés mapuche se concrétisa, à travers la formation d’un Comité de Cogestion (au niveau exécutif de la politique globale) et un Comité de Co-maniement local pour chaque communauté mapuche (au niveau opératif local) dans le cadre politique du Plan de Gestion Institutionnel (Décembre 2001). Le premier cas fut celui du P. N. Lanin, dans lequel résident 7 communautés mapuche, et dont l’occupation spatiale est antérieure à sa création en 1937 : Ñorquinco, Aigo, Lefiman, Raquithué, Lafquenche, Cayún y Curruhuinca. Aujourd’hui le Co-maniement en Patagonie est présent dans le Parc Nahuel Huapi et dans d’autres Parcs d’Argentine où vivent des populations originaires. Le Plan de Gestion Institutionnel en respect aux communautés Indigènes définit que : « Dans le cadre des objectifs propres de conservation, seront satisfaites les demandes des Peuples Originaires qui auront un rôle moteur dans le développement des zones qu’ils habitent à travers le co-maniement. Il s’entend, une distribution des responsabilités et compétences, une définition claire de l’exercice de l’autorité publique ainsi que des règles d’usage et de maniement des ressources qui surgissent du savoir ancestral des communautés. »
Batea Mauida, laguna

​Alluminé

D’une beauté unique, entre les lacs bleutés, les sommets enneigés de volcans, les arbres (Aracucaria Araucana) millénaires très souvent, les rivières torrentueuses et les falaises volcaniques, se trouve la ville d’Alluminé, à quelques 170 kilomètres au Nord de San Martin de los Andes et à 300 kilomètres de la capitale de la Province de Neuquén. Le circuit touristique de Pehuenia (150 kms environ) nous permet d’arriver à Villa Pehuenia, qui borde le côté est de la rivière, puis de continuer jusqu’à la partie Ouest, en longeant le lac Moquehue, le lac Norquinco tout en retournant par la suite à la ville d’Alluminé.
Ce lieu, si spécial, a généré différentes propositions de développement touristique mais aussi plusieurs conflits. Toute la zone d’Alluminé fut l’objet d’études dans le « Plan Stratégique de Développement TOuristique Durable” sponsorisé par la Faculté de Tourisme de la UNC, par la Direction Provincial de Tourisme, la Commission de Développement de Villa Pehuenia et le Conseil Fédéral d’Investissements (CFI) et présenté officiellement en septembre 2003. Les conflits d’intérêt surgirent entre la population originaire, les communautés mapuches et les investisseurs. Cependant ce développement touristique est en train d’affecter sérieusement le territoire et en particulier l’environnement naturel de la zone environnante du lac sur laquelle la pression hôtelière est très forte. La zone d’Alluminé s’est convertie pratiquement en un laboratoire d’expérimentation de projets dans le cadre touristique, étant donné que sont présents les composants les plus traditionnels du tourisme de nature, aux côtés des composants de haut niveau avec des infrastructures de luxe, jusqu’à des activités de moindre impact et attentives à la participation locale.
Ruta 40

​San Martín de los Andes

Dans les alentours de San Martín de los Andes, un village de montagne avec des infrastructures propres à l’activité touristique d’hiver (Centre de ski Chapeleco) et d’été, vivent de nombreuses communautés Mapuches. Jusqu’à la fin des années 80, un public avide de vacances dans la nature, généralement des habitants de la même province, pratiquèrent le camping à l’air libre dans les environs des lacs et rivières de la zone où habitaient les familles Mapuches. A ce moment là se créa une dynamique positive, informelle entre les habitants et les « hôtes ». Au cours des dix dernières années, cet équilibre se rompit en raison de l’augmentation rapide du nombre de campeurs, mais également en raison du changement de type de tourisme de la zone, à savoir la naissance du tourisme de luxe. Les communautés proches de San Martin de los Andes (Currihuica, Atreico e Painefilu), afin de profiter de ces circonstances, mirent de nombreuses actions en avant : comme par exemple, faire payer un droit d’entrée dans certaines zones ou la création de certaines structures. Dans ce processus ils furent aidés par une série d’initiatives qui reçurent des financements de la Province, de la Nation et de quelques ONG étrangères. Aujourd’hui, en distinguent quelques exceptions. On ne peut pas dire que ces projets de développement touristique ont été une réussite et dans quelques cas, ils ont même accentué la situation de marginalisation et la politique d’assistance.
Ruta 40

​Bariloche

Dans la región Andine de la Province de Río Negro se trouve la ville de San Carlos de Bariloche. C’est la localité touristique la plus célèbre des Andes. Elle se situe dans le centre de la région des Lacs et sur la belle rive du lac Nahuel Huapi, à 1680 kilomètres de Buenos Aires. Dans ses alentours il est possible d’observer la différence évidente entre la plaine de Patagonie et la forêt Andine, avec toute la richesse des paysages.
Bariloche est célèbre pour ses pistes de ski et le développement d’activités hivernales. En été, se pratique le trekking ainsi que beaucoup d’autres activités d’aventures, telles que le rafting, l’escalade, les sorties à cheval… Etc. Bariloche est une des destinations touristiques les plus importantes de l’Argentine, surtout pour le tourisme national et brésilien.
Notre intérêt est principalement contenu dans la présence d’une grande biodiversité dans cette région, récemment déclarée Réserve de la Biosphère par l’UNESCO. L’EcoRégion qui a pour centre Bariloche, contient les glaciers de montagne, la forêt vierge d’espèces natives de haute valeur, la fameuse forêt Valdivania ainsi que l’accès à la steppe de Patagonie.
De plus, la valeur de l’environnement naturel et la valeur culturelle génère un grand intérêt dûes à l’existence de différentes communautés où habitent les mapuches, descendants directs des peuples originaires de la zone.
Les apports des processus de Qualité en Tourisme et les récents travaux réalisés sur la Responsabilité Sociale des Entreprises, se complètent d’un cadre attractif pour découvrir une Patagonie diverse et changeante, que nous vous invitons à visiter. En particulier, dans la ville de Bariloche, un processus à succès de modification du Tourisme de masse ; arrivé à maturité et qui fut présent dès le début du tourisme en Argentine ; se développe. Ce récent bouleversement du tourisme durable permet de suivre un développement adapté, tout en captant les flux de voyageurs du monde entier, sans négliger l’environnement naturel et la présence d’une culture ancestrale.
Chalten